Qui va là ?: Un homme venu de nulle part pénètre l'intimité des gens jusque dans leur sommeil. Il surprend et inquiète tout en imposant lui-même son histoire intime. Pas bouger: Deux hommes se rencontrent sur une ligne. Le premier est mouvement, le second immobilité.
Le Mardi à Monoprix : Depuis quelque temps, chaque mardi, Marie-Pierre vient s’occuper de son père. Elle passe la journée avec lui. Elle lui fait son ménage, son repassage. Ils causent un peu, de tout, de rien. Elle est belle, Marie-Pierre. On ne voit qu’elle. Tous les yeux sont tournés vers elle quand elle fait les courses avec son père, le mardi matin. Avant, il y a de ça du temps, Marie-Pierre, son nom c’était Jean-Pierre. Auteurs vivants : Une répétition du Cid est interrompue par un “auteur vivant”, qui prend en otage deux acteurs et leur metteur en scène pour leur imposer son texte, un texte, oui, contemporain.
Flexible, hop hop ! : Un et Deux sont employés chez Interklang, l'usine où l'on produit les meilleurs Klang ! du marché. Pourtant, même sans machine et avec toutes les aides possibles, c'est encore trop cher pour leurs patrons. La pépinière de réinsertion pourra-t-elle les aider à trouver la solution ? Etre humain : un homme entre dans une classe d'école maternelle, une ceinture d'explosifs à la taille. Il noue des rapports à la fois tendus et tendres avec l'institutrice et les enfants, qui l'ont nommé "monsieur Cagoule". Autour de son récit s'entrecroisent les voix de sa sœur, de l'institutrice, du négociateur et de sa "taupe".
La Farce va mal et les Farçais sont moroses. Il leur faut un homme providentiel. Tout rond, tout bon, Raoul jambon et son slogan "C'était mieux avant!" récoltent les suffrages tandis que la traditionnelle famille Champagne voit son image ternie et le pouvoir lui échapper. Le fils Champagne, jeune loup aux dents longues, pousse les siens à infiltrer les jambon, à adopter leurs idées extrêmes pour mieux régner à nouveau et réformer ainsi le pays, en toute discrétion. Une fable cruelle et humoristique sur le pouvoir, la politique, le populisme et les élites qui savent toujours, à leur heure, reprendre les affaires en main.
«Rouge» : Toute une bande, des gars et des filles. Unis par la même haine de l'argent, de l'omniprésence de l'argent, du capitalisme sans limite d'aujourd'hui, ils décident de passer à l'action. De devenir Rouge. «Monsieur le» : Des blondes, des brunes, des rousses, Monsieur le ne pense qu'au sexe. Madame, de son côté, sait ce qu'il en est mais préfère jouer le couple bonheur. Monsieur le est bien entouré, ses amis les puissants partagent ses habitudes... Ils croient pouvoir se ficher de tout, même de la justice.
Je t'écris mon amour : Un homme et une femme s'écrivent et se croisent. Tantôt passionément, tantôt pudiquement - beaucoup, puis plus du tout. Leur amour est dangereux et tendre. Xitation: Avec maladresse et drôlerie, une jeune femme se voit pressée, par un jeune homme, de la serrer contre lui, de l'embrasser, avec la langue, d'ôter sa toute neuve robe rouge.
Martine décide de mettre un peu d'harmonie dans son existence, en suivant les conseils qu'elle trouve dans son magazine préféré, sous forme de témoignages, horoscope, produits phares et psycho-test.Tout est réuni pour qu'elle trouve le bonheur réfugié dans la pub !
Un homme est au centre, comme sur un piédestal, objet de toutes les attentions, des regards et de la parole qui circule. Autour de lui, un petit groupe, ceux que l'on nomme Les proches. Et puis un ch ur. De lui on parle, on questionne, on se souvient, on murmure. Et se dessinent ce qu'il était, ce qu'il faisait. Ce que désormais il sera. Car son corps change, sa parole est au dedans. Lorsqu il est au bout, alors il dit, ses jours, les derniers et puis les autres, plus anciens, avant. Du temps où encore, il avait un nom.
Longtemps on passe tout contre ces hommes et femmes qui dans les rues sont inutiles. On les regarde, on tend l'oreille. Longtemps on garde à portée de main, un bout de journal, un fait divers, un homme à l'amour irraisonné. Un jour on réunit les deux, on trouve le lien qui les unit et de ce lien naît Une ombre : un homme, dans une rue, immobile, le poids d'un immeuble contre son dos, le poids d'un trop lourd secret sur les épaules.
Dans le coin déserté d'une gare anonyme, des êtres tentent de survivre, se préparant à l'hiver imminent. Grâce à la solidarité de ces "indigents", l'humanité résiste à la déchéance et à la honte.
L'enfant-homme est enfermé. C'est un assassin. Il est puni. Dans la prison, il travaille à fabriquer des Schtroumpfs, il joue au foot, il nettoie les cabinets, il a des relations tendres et violentes avec son surveillant dit "le gros", avec ses compagnons. Ses visions l'accompagnent : sa mère, la femme aux multiples noms, son fils. Mais au fait, où sommes-nous ? Est-ce bien une prison ? Ce petit garçon est-il vraiment un assassin ? Ces femmes sont-elles sa femme ? L'enfant a-t-il vraiment existé ? Ce sont des rêves peut-être, ou leur projection dans un présent douloureux, vide jusqu'à l'absurde. On est en limite, on est dans tous les endroits à la fois, dans tous les temps : l'enfance, l'âge adulte ; dans tous les états : folie et mort, amour et violence.
Restonica est une ville paisible, entourée de collines, préservée des violences urbaines et des pollutions. Mais elle est aussi le fruit de l’histoire et, quand éclate une guerre civile, devient l’enjeu symbolique et militaire nécessaire à la folie du Général Brûlé. Du jour au lendemain, la ville est assiégée, prise sous les bombes et les snipers. Des enfants, partis donner l’alerte, sont exécutés. Le génocide prend ses marques. Terreur, ennui, viols et aberrations s’accumulent, sans haine des exécutants, simple succession d’histoires anonymes, de témoignages d’assaillants comme d’assiégés, le dedans et le dehors, le face à face, un massacre sans exotisme nourrit d’histoires singulières, pudiques, universelles. Ce pourrait être à Briançon, Sarajevo, Kinshasa. Le chaos a fait son nid. Un des malheurs, c’est la guerre. La guerre est l’un de ces malheurs. Les personnages se nomment Jules, Joseph, Lorette. Ce pourrait être nous...
Restonica est une ville paisible, entourée de collines, préservée des violences urbaines et des pollutions. Mais elle est aussi le fruit de l’histoire et, quand éclate une guerre civile, devient l’enjeu symbolique et militaire nécessaire à la folie du Général Brûlé. Du jour au lendemain, la ville est assiégée, prise sous les bombes et les snipers. Des enfants, partis donner l’alerte, sont exécutés. Le génocide prend ses marques. Terreur, ennui, viols et aberrations s’accumulent, sans haine des exécutants, simple succession d’histoires anonymes, de témoignages d’assaillants comme d’assiégés, le dedans et le dehors, le face à face, un massacre sans exotisme nourrit d’histoires singulières, pudiques, universelles. Ce pourrait être à Briançon, Sarajevo, Kinshasa. Le chaos a fait son nid. Un des malheurs, c’est la guerre. La guerre est l’un de ces malheurs. Les personnages se nomment Jules, Joseph, Lorette. Ce pourrait être nous...
«Je suis sorti du village en prenant le chemin du lavoir, progressant d'abord dans l'obscurité puis peu à peu, le jour venant, en dépassant le stade et en franchissant la voie ferrée, près du silo, j'ai commencé à distinguer les alentours, dans la lumière laiteuse de l'aube. J'ai suivi les rails, j'ai avancé vers la ville, et avant la rivière, avant le pont de bois, j'ai regardé derrière moi, le village sur la colline, l'église le coiffant, les maisons autour et le château d'eau tout au fond, sur la ligne d'horizon. Je m'en allais, je prenais le chemin de l'ouest, le chemin de la mer. »
Ils racontent dans quelles circonstances ils sont arrivés et vivent ici, au "pays Bonheur" (ainsi le nommaient-ils, quand ils étaient encore là-bas). Ou bien ils rêvent de notre Eldorado et se préparent au grand départ. Ils savent plus ou moins les conditions, les intermédiaires, les passeurs, les tarifs, les multiples dangers. Car beaucoup échouent. Se font prendre ou dépouiller. Ou meurent en chemin. "Tu ne parles pas bonheur ? Pas un mot ? Difficile, ça va être pour toi. "A qui dit-on cela ? So-koto ? Cachemire ? Ou Karachi ? Ou Lagos ? Ils sont clandestins, simples toponymes dans cette histoire qui les écoute ou les prend à témoin. Et leurs récits convergent, s'amplifient, s'entrelacent comme les multiples ramifications du flux migratoire. Tous ensemble ils forment un grand choeur narratif à la langue bouleversée et puissante, qui nous invite à entendre la pulsation même de leur peur et de leur espoir. De leur bonheur parfois.
Bella et Tallula habitent deux villages voisins séparés par un bois. Elles se sont rencontrées à la piscine et sont devenues amies. Mais une guerre civile éclate, propage la haine, ravage les villages, détruit les écoles et la piscine. L'une et l'autre, de chaque côté du bois, écoutent les récits de leurs frères soldats et se rappellent les moments passés ensemble, s'inquiètent de savoir si un jour, elles se retrouveront, continuent par la pensée à se parler. Les frères leur disent d'oublier une amitié devenue impossible. Obstinément, elles refusent.
Minnie et Momo se rencontrent à l’école. Elle est si grande qu’on la surnomme Girafe, lui plus petit que tous les autres. Malgré cette différence de taille, et en dépit du regard de leurs copains, ils tombent amoureux l’un de l’autre. Ensemble, ils parviennent à affronter leurs peurs et à parler de leurs malheurs. Cette relation naissante est entrecoupée d’interventions d’enfants qui s’interrogent : que signifie grandir ? Est-ce simplement gagner quelques centimètres ? Ne plus avoir peur du noir ? S’émanciper de ses parents ? Tomber amoureux ? Apprendre à faire le deuil ? À ces voix enfantines s’ajoute celle de Monsieur le narrateur qui ponctue le récit.
Une fille et un garçon s'aiment. Ils se retrouvent tous les jours au pied d'un arbre. Ils se sentent, ici, à l'abri du monde. Un monde injuste, un monde bruyant, un monde hostile. Et si tout changeait, et s'ils ne revenaient plus, et s'ils vivaient dans cet arbre ? Ils grimpent et au cours de cette ascension, ils atteignent la lune. Un gardien solitaire la leur fait visiter, il y a même un palais. C'est beau, la terre vue de là-haut. Mais vivre sur la lune, est-ce si simple, est-ce si gai ?
Mûre est une petite fille solitaire, elle aimerait se joindre aux autres, mais ça ne vient pas, les mots ne veulent pas sortir de sa bouche. À l'école, tout le monde semble l’ignorer, tout le monde sauf un garçon, Gilles, surnommé « Moineau »...
Un immeuble, une nuit. Des couples suspendus à un bruit, surveillant, espionnant. Deux vieilles soeurs qui traficotent chez elles, ressassant les années, les obsessions et les rancoeurs. Et puis un homme, caché, clandestin, errant dans la cage d'escalier. Guettant, écoutant aux portes. Sachant tout de chacun. Tendant la main pour oublier un temps la solitude. Une pièce où le théâtre peut tout, faisant coexister dans un même espace-temps trois réalités déformées par l'angoisse de la nuit, la privation des sens, l'égoïsme de chacun. Des personnages émouvants empêchés par leur propre aveuglement de s'ouvrir au monde des autres.
Les cinq doigts de la main prennent chacun leur Tour la parole. Le Pouce, l'Index, le Majeur, l'Annulaire et le Petit Doigt s'amusent ou s'attristent de leur sort. Après tout, ces doigts auxquels on ne pense pas ont aussi leur mot à dire. Cinq ailleurs, cinq écritures, convoquent avec humour ces petits êtres aux mille facéties.
Un mot " Kaboul ", une image " Charrette humaine droit devant et palais détruit qui barre la perspective ". Et donc la guerre. C'est le point commun des voix que font entendre ces trois textes. Voix de l'homme guerrier le soldat celui que l'on veut tueur errant dans la ville fantôme comme en lui-même (Soldat Cheval d'Emmanuel Darley), voix de celle qui choisit d'accompagner un mort dans la dignité (Dans les draps blancs d'autrefois de Laurent Gaudé) et voix sans illusion de la vieille femme qui accomplit sa tâche de transmission et d'honneur (Une besace de Michaël Glück). Tentatives de dire l'indicible, le quotidien de la guerre, tentatives de rendre littéraire ce qui chaque jour, dans l'actualité, nous bouscule.
Écrire un monologue pour un acteur, une actrice, est-ce écrire pour, écrire sur, écrire avec ? Va-t-on vers ce que l'on pense que l'acteur peut faire, l'emmène-t-on vers ailleurs ? Doit-on utiliser des éléments de son intimité, de ce que la personne au-delà de l'acteur est ? Quel matériau au départ ? l'acteur, sa voix, son corps, sa langue ? À qui le texte s'adresse-t-il, à l'acteur ? au spectateur ? Est-ce que l'on écrit seul ou avec la complicité de ? Ce volume, à travers textes de théâtre et réflexions, tente de donner quelques réponses à ces questions. (Emmanuel Darley)
Les Petites Formes de la Comédie-Française sont nées d’une collaboration entre la Comédie-Française et L’avant-scène théâtre en vue de proposer un panorama stimulant des écritures théâtrales contemporaines aux prises avec les contraintes d’une forme courte. Ces dix pièces commandées à dix auteurs singuliers autour du thème des monstres feront l’objet de lectures ou encore de représentations hors les murs dans les établissements scolaires, par les membres de la troupe. « Le monstre, c’est celui qui n’est pas à sa place mais que tout projette au centre de tout. C’est le clou du cirque. Et au centre du cirque, nous venons voir ceux qui nous renseignent sur nous-mêmes, nous réconfortent ou nous émerveillent. […] Ils nous grandissent parce qu’ils sont nains, nous rassurent parce qu’ils sont laids, nous effraient parce qu’ils sont différents, nous rassemblent parce qu’ils sont dissemblables, nous confirment parce qu’ils sont infirmes, et nous bouleversent parce qu’ils sont bouleversants. Ils nous réveillent et nous révèlent, aussi, quand le sommeil ou l’ensommeillement les engendrent. »
A touching one-person play about a person's true identity, the first English-language adaptation of Emmanuel Darley's hit play, Le Mardi à Monoprix. Winner of both an Edinburgh Fringe First Award and the Herald Archangel Award Every Tuesday, Pauline loyally spends the day with her father, tidies his home, does his ironing. Then they go to Tesco. Every Tuesday.